Te Araroa
De Cap Reinga au nord, à Bluff au sud, le Te Araroa parcourt un peu plus de 3000 km de sentiers de qualités très variables, permettant de traverser toute l’archipel de la Nouvelle Zélande, des forêts subtropicales du nord au climat alpin du sud.
A partir de juin 2017, je vais profiter de l’hiver austral pour collecter des informations relatives à la place de la cueillette sauvage en Nouvelle-Zélande, provenant de la culture Maori ou non. Puis, à partir de décembre 2017 : départ pour une longue balade le long des 3000km de sentier du Te Araroa , afin de profiter du paysage tout en m’amusant à voir ce que l’on peut trouver en chemin !
L’aventure étant dans l’imprévu, je ne compte pas me laisse enfermer par le sentier, et n’hésiterai pas à faire de nombreux détours si cela semble cohérent.
Sans prendre en compte les détours plus qu’envisageable, et en évitant de marcher le long des routes goudronnées lorsque des kilomètres de sentier sont au rendez-vous, environ 5 mois semblent nécessaires pour parcourir le sentier de bout en bout.
Et donc pourquoi « Eat The Road » ?
La Nouvelle-Zélande, de part son isolement ainsi qu’un ensemble de paramètres socio-climatique, n’a vu des hommes fouler son sol qu’il y a environ un millier d’années. Avant cela, une faune et une flore héritée de la préhistoire et façonnées par des alternances d’aires glaciaires recouvraient l’ensemble du territoire.
Cependant, en l’espace d’un millénaire, beaucoup de choses ont changé. De très nombreuses plantes invasives se sont installées sur l’archipel. Et si l’on rajoute à cela le développement de l’agriculture, le paysage néo-zélandais est extrêmement différent de ce qu’il était à l’arrivée des premières populations.
Lorsque les premiers hommes venus de Polynésie s’installèrent sur les côtes, ils y importèrent leur agriculture, mais incorporèrent également années après années dans leurs alimentations tout un ensemble de plantes natives. Parmi les plantes sauvages comestibles néozélandaise, ces plantes m’intéressent tout particulièrement !
Je ne compte pas jouer au cueilleur inconscient cependant ! Ni prendre le risque de m’empoisonner tout en détruisant des plantes rares loin de chez lui (pour répondre à une question récurrente, oui j’ai vu Into the Wild).
Mon ambition est avant tout de documenter les usages des plantes peuplant les abords du sentier pour permettre à tout un chacun de poser un regard chargé de conscience sur son environnement lors de sa randonnée, ou tout simplement donner une motivation supplémentaire à certain pour aller à la rencontre de ces paysages.
Et tu comptes en faire quoi de tes données ?
On y vient !
Je compte relever les coordonnées GPS des points d’intérêts, floristiques ou autre, sur ma route afin de permettre à tout un chacun d’allier le plaisir de la marche à la découverte du patrimoine naturelle.
Chaque randonneur aura alors la possibilité de parcourir le territoire tout en apprenant à lire le paysage. Je sais d’expérience que randonner avec un guide d’identification botanique peut être frustrant lorsque l’on n’arrive pas à trouver sur le terrain une plante nous intéressant sur le papier. Posséder un ensemble de point GPS permet de résoudre ce problème.
Il m’est extrêmement important de préciser que je ne souhaite absolument pas encourager la cueillette sauvage aux emplacements que je marquerai !
L’ambition de mon projet est de promouvoir l’autoformation.
Ainsi, à la manière d’un livre que l’on apprécie et dont on n’arrache pas les pages pour autant, j’espère profondément que personne ne détruira les plantes que j’identifierai.
Pour limiter ce potentiel impact négatif dans tous les cas, je compte limiter le nombre de mes relevé GPS, et me cantonner aux espèces non protégées, présente dans des zones non réglementées, et très abondantes sur la zone marquée.
Et donc avec cette carte je pourrais partir me balader en forêt avec mon smartphone en autonomie alimentaire complète en mangeant des plantes ?
Il est extrêmement important pour moi de faire un point sur la sécurité lorsque l’on s’aventure sur ce genre de sentier. Il ne faut en aucun cas prendre à la légère les risques inhérents à la randonnée en milieu naturel
Des accidents arrivent chaque année, des fois bénins, des fois fatals, chez des personnes expérimentées comme chez des parfaits néophytes.
Restez conscient des risques que vous prenez, soyez préparé physiquement, informé des conditions du sentier et de la météo, équipé en conséquence, et surtout, tenez quelqu’un à jour de votre trajet et convenez d’un dispositif de déclenchement des secours en cas d’absence de message de votre part.
Gardez toujours à l’esprit que tous les équipements sont potentiellement faillible.
Ne dépendez jamais uniquement de votre carte sur smartphone, apprenez à lire et naviguer avec une carte papier et une boussole, et n’oubliez pas que même un Personal Locator Beacon peut être défaillant le jour où vous en aurez besoin. Ainsi, préparez vous en conséquence.
Et enfin, dans le cas où il vous venez à l’esprit de vous fier à 100 % aux données de localisation de plantes sauvages pour y réaliser des cueillettes afin de vous nourrir, sachez que je ne peux en aucun cas vous garantir que je n’ai pas moi même fais une erreur lors de l’identification, où simplement que la plantes observées alors n’a pas disparu au profit d’une autre toxique lui ressemblant beaucoup.
Ainsi, ne perdez jamais votre sens critique ! Et utilisez plutôt la carte et les informations du site comme un fil conducteur sur lequel s’appuyer le long de votre chemin d’apprentissage.
Cela dit, j’espère sincèrement que toutes les personnes passant par ici qui auront l’occasion de s’aventure sur les quelques 3000 km de sentier du Te Araroa prendront plaisir à partir à la recherche de ces plantes !
Amusez vous bien !!
Edit : comme vous m avez lu jusqu au bout, voici le lien vers l article comprenant un rapide tuto pour afficher la carte du tracé et de l emplacement des plantes chez soi : http://eat-the-road.com/arrivee-a-auckland-petite-balade-et-mode-d-emploi-pour-afficher-les-cartes-chez-soi/?preview=true&frame-nonce=f45541634c
Have fun 😀