Ninety Miles Beach

Les quatres jours de traversée nécessaires pour atteindre Ahipara, au terme de la Ninety Miles Beach était long voir interminables à bien des moments, mais l’aventure était au rendez vous !

Des paysages à couper le souffle et l’impression d être catapulté au milieu d’un désert sans fin, à remplir ses journées à suivre une ligne droite interminable entre mer et dune, superbe expérience.

Ok, la monotonie peut rapidement jouer très méchamment sur les nerfs, et l’extrême répétition de la marche à le don de faire naître des ampoules et des nouvelles douleurs là où tu ne t’y attendrais pas.

Mais il y a ce truc étrange, cet espèce d immense calme intérieur qui apparaît après 30 km de ligne droite lorsqu enfin tu jettes ton sac à terre.. quelque chose de l ordre du calme après la tempête, ou juste les bienfaits collatéraux d’avoir était contraint de céder devant quelque chose contre lequel seul la patiente peut venir à bout…
Tout ça pour dire que ce n’était pas vraiment une panacée niveau plantes entre kelp pourri et cadavre de raie, mais que les dunes regorgées cependant de new zealand flax ou harakeke contenant un nectar sucré à leurs bases (très bon bien qu’un peu piquant selon les spécimens) ainsi qu’une gomme un peu amère à la base des feuilles.

Il y avait aussi du pingao mais qui est une espèce protégée, ainsi que du kanuka, mais pas de quoi se nourrir avec quelques tisanes..

Cependant l’expérience valait vraiment le détour!

Le relevé de tout ce que j ai trouvé en cours  de route est accessible ici ->

https://drive.google.com/file/d/1EJPkEJGdxQ4CyLRs8UBbMDEPVzWzO0Md/view?usp=drivesdk

Également voici la vidéo permettant d illustrer tout ça !

See you pour l étape suivante, les forêts de Kauri géants du Northland !

Plan de route

Au fur et à mesure que les préparatifs et prise de contact avancent, il est important de recadrer les objectifs du projet.

Tout d’abord, une des remarques les plus importantes de la part de mes proches : est ce que tu n’as pas peur de t’empoisonner ?

En faite, je compte surtout apprendre à repérer des plantes, me documenter sur leurs usages, leurs histoires. Enfin, idéalement, tout en sachant que je transporterai ma nourriture avec moi, je compte bien évidemment en consommer quelques une, mais seulement si je suis vraiment sûre de l’identification, et dans des situations où la récolte est possible dans un milieu sain, sans polluants ni parasites.

Mais est ce que c’est bien légal ?

Et bien là, cela est extrêmement variable d’une zone à une autre ! Comme mentionné ci dessus, je compte cuisiner des plantes récoltées en chemin uniquement dans des situations où je suis sûre à 1000 % de l’identification comme de l’absence de dommage sur l’écosystème.  Cela exclut d’emblée les  zones protégées où la cueillette est interdite, les propriétés privées sans consentement du propriétaire, ou encore les zones sacrés dans la culture Maori que traverse le trek.

Il existe également une forme de charte du cueilleur s’appliquant dans les zones où la législation permet la récolte. Cela comprends un ensemble de principe de bon sens permettant de ne pas détruire une population végétale, tel le fait d’éviter de prélever des plantes rares, ou sous-représentées dans un milieu donné.

Et en gros, tu t’y connais déjà ?

Pour avoir déjà eu l’occasion de consommer des plantes sauvages en randonnée, en France et à la Réunion, j’ai déjà une petite connaissance de ce que cela implique en terme d’organisation. Mais le contexte néo-zélandais est très différent, et il va me falloir une solide formation en botanique une fois sur place.

Il existe bien entendu de nombreux guides d’identification botaniques, tel que l’excellent livre d’Andrew Crowe : A Field Guide to the Native Edible Plants of New Zealand, mais rencontrer des spécialistes sur le terrain est toujours beaucoup plus efficace que de se retrouver seul devant une plante avec un livre dans son sac à dos !

Pour cela, je suis déjà en contact avec un ensemble d’associations et de contacts tel quel Te Wananga o Aotearoa , ou encore des groupes sur les réseaux sociaux tel que Wild Capture – wild foods and foraging – NZ, afin de rencontrer des personnes pouvant m’aider à me former.

Je souhaite avant tout ne pas entraîner de dommage sur le milieu en récoltant n’importe quoi, n’importe où et n’importe comment. Mon ambition et d’apprendre sur place en fonction des évènements, et non de courir après un objectif immuable quitte à en perdre tout bon sens.
Ainsi, les aléas, et les adaptations à ces derniers modèleront la suite de l’aventure !

Un détour par le Liban

D’aussi loin que je me souvienne, le Liban m’a toujours attiré. Peut être que cela à quelque chose à voir avec son drapeau marqué d’un grand cèdre. Quiconque à déjà eu la chance de se balader au pied d’un de ces grands arbres sait à quel point ils sont impressionnants.

Ou peut être que cela a un rapport avec sa gastronomie, Graal de la protéine végétale pour celui qui essaye de limiter sa consommation en viande.

Cela pour revenir au principal : le Liban est un pays qu’on a du mal à quitter , pour preuve ces quelques photos…

 

Le parallèle entre la Réunion et Beirut est assez troublant, des bibassiers aux badamiers, on retrouve vite ses marques. Les figuiers débordent des jardins, les orangers croulent sous leur propre poids dans les terrains vagues, et le tout donne une joyeuse impression d’opulence.

Ouaip, je m’allongerais bien sur un divan à me faire nourrir de raisin, entre marbre et oliviers, quelque part dans les environs du château de Jbeil, au dessus d’une antique nécropole royale, en regardant le soleil se coucher sur la mer en balançant ses derniers rayons sur un des lieux les plus propices à la dolce vita qu’il m’ait été donné de voir.

Bon, soyons honnêtes, niveau randonnée, c’était très très calme. L’essentiel de ce voyage était centré sur la découverte culinaire, voguant d’hummus en fattouch, entre quelques verres d’arrack.

Mais les cèdres étaient pourtant bien au rendez vous, même si pour cela il ne faut pas hésiter à rouler plus de deux heures dans la montagne en direction d’un lointain cirque glaciaire sous les pentes du Mont Liban. L’exploitation intensive depuis des millénaires pour approvisionner toute la Méditerranée en bois n’ai laissé qu’un petit bosquet de cèdres aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais quel bosquet !

 

See you Beirut. Il y a quelque chose d’encore magique entre ces murs, peut être le souvenir encore prégnant des ports phéniciens gorgés de produits de luxe de l’ancien monde, ou juste un art de vivre méditerranéen perdurant encore et que l’on aimerait savoir à l’abri du tonnerre grondant dans la région…

Quelques photos d’une ville en mutation.